La situation a pris un cours dramatique hier à In Salah, où les
échauffourées entre agents antiémeute et manifestants se sont mues en
violents affrontements qui ont fait des dizaines de blessés, dont
plusieurs femmes ainsi que trois gendarmes. Samedi 28 février 2015. 60e
jour de la contestation antigaz de schiste.
En Selon des témoins oculaires, les manifestants ont tenté d’entrer en contact avec la base, puis ont décidé de ramasser des restes de
L’affrontement était inévitable. Les manifestants lançaient des pierres et divers projectiles contre les forces de l’ordre, qui répondaient par le bâton et le gaz lacrymogène. En début d’après-midi, il y a eu une dizaine d’interpellations. Plusieurs blessés parmi les manifestants ont été raccompagnés chez eux pour recevoir des soins, apprend-on. Les manifestants pris sur les lieux n’ont pas été transférés vers la brigade de gendarmerie du centre-ville.
La population s’y est rendue en grand nombre pour réclamer la libération des détenus, mais sans résultat. Quelque 10 000 manifestants se sont mobilisés dans une ambiance d’insurrection. Selon des témoignages concordants, il y avait des courses-poursuites de véhicules tout-terrain jusqu’à la tombée de la nuit, alors que les détenus de la matinée ont été relâchés en fin d’après-midi par la gendarmerie.
La population, solidaire de ses enfants détenus, s’était regroupée sur la place Somoud en signe de protestation. Les femmes étaient encore plus nombreuses et plus déterminées devant la police qui les repoussait vers le lycée mixte ; quelques-unes ont été blessées, bastonnées et violemment réprimées, selon des témoins. Usant de gaz lacrymogènes à outrance, les policiers faisaient des rondes bruyantes au centre-ville, révèle un manifestant joint par téléphone. «
En fin d’après-midi, les forces de l’ordre encerclaient la ville quasiment quadrillée par les éléments de la gendarmerie et de la police.
Face à eux, une population qui accuse «le gouvernement et le chef de l’Etat de pousser au pourrissement en coupant court toutes les possibilités de dialogue, négligeant de répondre à notre demande de moratoire». «Nous avons reçu des informations sûres que la fracturation hydraulique allait se faire.
Il faut qu’Alger cesse de nous dédaigner. Nous avons opté pour la lutte pacifique et cette violence ne nous ressemble pas, elle est provoquée. Les forces de l’ordre ont provoqué les gens, des vieux ont affirmé avoir été insultés comme jamais», affirme Mohamed Djouane, président de l’association Shams et activiste antigaz de schiste. A la tombée de la nuit, la population d’In Salah était encore dans la rue, face aux forces de l’ordre et aux colonnes de fumée qui montaient dans le ciel.
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