Jawad Bendaoud reste 24h de plus en garde à vue.

« Il ne pouvait douter (...) qu'il prenait part en connaissance de cause à une organisation terroriste », a indiqué François Molins lors d'une conférence de presse ce mardi soir. Le procureur a notamment expliqué que selon les enquêteurs, il est désormais prouvé que la cousine d’Abdelhamid Abaaoud, Hasna Aitboulahcen, a été contactée par une ligne téléphonique belge pour trouver un logement de repli à son cousin le 15 novembre.Jawad Bendaoud, soupçonné d'avoir fourni un logement de repli à deux auteurs des attentats de Paris dont Abdelhamid Abaaoud, a été mis en examen et incarcéré ce mardi, a annoncé le procureur de la République de Paris.

Elle a alors pris contact avec Jawad Bendaoud qui lui a fourni le logement de la rue Corbillon, à Saint-Denis, contre rémunération. C’est elle qui a retrouvé Abaaoud et un deuxième homme encore non identifié rue des Bergeries à Aubervilliers pour les conduire dans l’appartement, où ils ont tous les trois été accueillis par Jawad Bendaoud en personne.
L'homme a été mis en examen notamment pour association de malfaiteurs criminelle en relation avec une entreprise terroriste, détention en bande organisée d'explosifs et d'armes en relation avec une entreprise terroriste. Dans l'attente d'un débat sur son maintien en détention, qu'il a sollicité, il a été incarcéréprovisoirement.

« On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service »

Peu après l'assaut donné à Saint-Denis par les forces de l'ordre, Jawad Bendaoud affirmait n'avoir jamais eu connaissance des intentions de ses «locataires », raison pour laquelle il avait d'ailleurs été moqué sur les réseaux sociaux. « Un ami m’a demandé d’héberger deux de ses potes pour quelques jours », a raconté cet homme d’une trentaine d’années, qui a expliqué avoir mis à leur disposition un appartement situé 8, rue du Corbillon. 

« J’ai dit qu’il n’y avait pas de matelas, ils m’ont dit « ce n’est pas grave », ils voulaient juste de l’eau et faire la prière. J’ai rappelé mon ami. Il m’a dit qu’ils venaient de Belgique », a-t-il poursuivi. « On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service, je n’étais pas au courant que c’était des terroristes », avait-il expliqué cet homme, avant d’être menotté et emmené par les policiers.

François Molins a rappelé au cours de sa conférence de presse le profil de ce trentenaire, condamné à 5 reprises et notamment à 8 ans de prison en 2008 pour coups mortels. Toujours selon le procureur, il s’était par ailleurs « approprié en toute illégalité le logement de la rue du Corbillon » qu’il utilisait pour des activités de vendeur de sommeil.