C’est un réel bonheur pour moi de le rencontrer et de mener
cette interview avec lui !
Abbes Ait R’Zine,
un grand monsieur talentueux mais modeste et simple qui enchante les
romantiques de ses douces et belles mélodies qui nous bercent, nous font rêver
et nous emportent dans les méandres de l’amour perdu ; mais aussi avec ses
paroles pleines de mélancolie. Un grand qui mérite d’être accompagné et suivi
sérieusement. Une voix grave et chaleureuse, une référence ! Un vrai
cheikh et futur successeur de Cherif
Kheddam dont il est influencé, en suivant son chemin dans son domaine de
prédilection à savoir la chanson sentimentale.
En 74, il commence à accompagner son grand
frère et apprend à jouer de plusieurs instruments. Puis en 78, il fait déjà sa
première radio. Les premiers temps, ses chansons passaient souvent à la radio
puis elles sont vite mises aux oubliettes. Mais cela ne l’a nullement
découragé, mieux encore, il entreprend un travail sérieux avec cheikh El Mahdi,
l’école !
« Chacune de ses chansons est un chef d’œuvre. C’est un
artiste né, dans sa musique, dans ses compositions et dans son
interprétation », selon son ami Mustapha qui dit aussi que c’est un homme
complet.
C’est un artiste
réservé, timide et honnête avec lui-même, qui ne parle pas beaucoup mais chante
ce qu’il vit et ce qu’il ressent. Il puise ses paroles du fin fond de ses
réflexions, un sage parmi les sages. Il se fait un point d’honneur à composer
ses musiques et écrire ses textes. Il
compte à ses actifs 8 albums en 33 ans de carrière.
Pour en savoir plus sur
Monsieur Abbes, je lui ai posé quelques questions auxquelles il a eu la
gentillesse de répondre.
-Selon ce que j’ai vu et su de vous, je dirai
que vous êtes né artiste. Comment cela se fait-il ?
D'abord, je suis issu d’une
famille d’artistes et toute mon enfance, j’ai baigné dedans. Donc ceci est dans
mes gênes, la musique court dans mes veines ; la preuve, j’ai 53 ans et
toujours dedans.
-Votre père faisait partie d’une troupe de
Tbel. Pourquoi n’avez-vous pas suivi son modèle ?
C’était son genre et c’était le
seul genre qui existait à son époque. D’ailleurs, il avait fait une grande
carrière et sa troupe était connue dans toute l’Algérie. Il a été une école
dans le genre « thaâbassith ». ma génération à moi a découvert
d’autres genres musicaux.
-Quel est le vôtre justement ?
Dès mon jeune âge, j’ai touché un
peu à tous les styles kabyles de l’époque dont le chaâbi de El Hasnaoui et
Slimane Azem, l’oriental de Cherif Kheddam et Youcef Abdjaoui, moderne de
Djamel Allam, Idir et Ferhat. Après cela, j’ai découvert la chanson marocaine
et la chanson française.
-Quels thèmes abordez-vous ?
Tout ce qui touche à la vie de la
personne dont le sentimental et le social.
-Avez-vous chanté pour la cause berbère ?
Pas directement mais mes
recherches pour revisiter les bases de la chanson kabyle sans la défigurer, de
choisir des textes propres et de valeur engagent ma contribution à la
sauvegarde de notre culture et de notre patrimoine.
-A qui faîtes-vous écouter en premier votre
produit fini ?
Quand je fais quelque chose, je
prends mon temps. Je fais ce que j’aime et je le fais dans les normes. Je
ne le montre à personne ; au
contraire, je vais directement l’enregistrer puis je laisse au public la
liberté d’apprécier ou non. Mais mon premier public reste tout de même mes amis
artistes qui connaissent la valeur de ce que je fais.
-Avez-vous un album en préparation ?
Oui, il est même fini et je
cherche un éditeur. Il sera pour bientôt. A propos de cet album, je tiens à
remercier Mr Mourad Hamadi, le neveu d’Ali Ferhati et propriétaire d’un studio
d’enregistrement à Ouled Aissi pour sa contribution à la réalisation de ce
produit.
-Pourriez-vous nous en parler ?
Eh bien, il contient 9 chansons
dont un instrumental « idebalen », en hommage à mon père,
décédé en 89. Et à ce propos, je remercie Bakhliche, de Tabouanant, pour sa
précieuse aide. Un autre titre sentimental, du genre sétifien, un autre du
genre boléro de l’Amérique du sud et aussi un de folklore kabyle où je fais une
balade en Kabylie pour mettre en valeur notre chère région.
-Vous rendez-vous compte de l’ampleur de votre
succès sur You tube ?
Ce sont les vrais connaisseurs de
notre patrimoine culturel kabyle en général et de la chanson en particulier. Je
les remercie infiniment et je les invite à suivre encore plus mes futures
productions.
A la fin, je salue tous ceux qui
aiment ce que je fais, mes fans et mon
public qui me suivent. C’est grâce à eux que j’existe.
Entretien réalisé par: Farida LARIBI
un vrai talent bravo!!!
RépondreSupprimerun vrai talent bravo!!!
RépondreSupprimerUn grand Monsieur respecté et respectueux. Tanmirt et bonne continuation dans votre carrière musicale.
RépondreSupprimerun grand chanteur bravooooo
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