Le Colonel Mohamed Larbi Ben M’hidi, responsable de la Zone Autonome d’Alger est assassiné par les hommes de Bigeard.
« Ben M’hidi s’est suicidé dans sa
cellule en se pendant à l’aide de lambeaux de sa chemise, le 3 mars
dernier » annonçait la presse française en Algérie au lendemain de la
conférence de presse animée par le porte-parole du gouvernement, Robert
Lacoste, le 6 mars 1957.
Personne n’a cru au suicide du grand révolutionnaire. Il était clair pour les algériens que Ben M’hidi avait été exécuté par les hommes de Bigeard, après avoir subi d’atroces sévices durant les deux semaines de détention.
Alors que certains affirment encore
qu’il a été exécuté par balles, la vérité sur les circonstances de sa
mort demeurera longtemps un mystère.
Jusqu’à la parution, en 2001, du livre du général Aussaresse, Services spéciaux, Algérie 1955-1957 (éditions Perrin), où l’ex militaire avoue clairement avoir pendu Larbi Ben M’hidi dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, avec l’accord tacite et néanmoins exprimé de sa hiérarchie militaire.
Le 5 mars 2007, soit cinquante ans jour pour jour après les faits, Aussaresse accorde un entretien au journal français Le Monde où il relate les dernières heures du révolutionnaire, affirmant qu’il n’a pas été torturé et qu’il a même été traité avec égard par le Général Bigeard, colonel à cette époque.
Ce dernier avait tenté, durant de longues nuits d’échanges, de rallier Ben M’hidi à la France. S’avouant vaincu, Bigeard remet son prisonnier au Commandant O, à savoir Paul Aussares, le 3 mars, après avoir ordonné à un groupe de parachutistes de lui rendre les honneurs.
Le Commandant O est officiellement chargé de coordonner le travail des officiers de renseignements, de la police et de la justice durant la bataille d’Alger. C’est ainsi que le prisonnier est emmené de nuit, vers la Mitidja, à bord d’une jeep roulant à vive allure. Conduit dans une ferme désaffectée d’un colon extrémiste, on le fait attendre à l’écart, le temps de préparer sa mise à mort. Aussaresse est accompagné par cinq de ses hommes. On prépare la corde qui va enserrer le cou de l’un des plus grands noms de la révolution. Cette corde est glissée autour d’un tuyau de chauffage accroché au plafond. Un nœud coulant est noué et un tabouret posé en dessous…
Triste besogne. Pendant que le
supplicié est toujours à l’écart, on fait une répétition pour vérifier
que tout est en ordre. Des éclats de rire se font entendre. Visiblement,
certains trouvent la situation amusante… Quelle pensée a bien pu
traverser l’esprit de Ben M’hidi ? Il savait certainement ce qui
l’attendait, mais rien, dans les propos d’Aussaresse, ne laisse croire
que Ben M’hidi ait eu le moindre battement de cil.
Aussaresse précise que le prisonnier est introduit dans la pièce un peu après minuit. Il refuse le bandeau qu’un parachutiste tente de lui mettre. « C’est un ordre ! », réplique le préposé à la tâche. Ben M’Hidi réplique alors : « Je suis moi-même colonel de l’ALN (Armée de libération nationale), je sais ce que sont les ordres ! ». Aussaresse refuse la requête de Ben M’hidi. Ce dernier ne dira plus rien…
Lorsque le moment fatidique arrive, les bourreaux de Ben M’hidi s’y prendront à deux fois. A la première tentative, la corde casse. Le sort les narguait…une dernière fois.
Zineb Merzouk
Personne n’a cru au suicide du grand révolutionnaire. Il était clair pour les algériens que Ben M’hidi avait été exécuté par les hommes de Bigeard, après avoir subi d’atroces sévices durant les deux semaines de détention.
Jusqu’à la parution, en 2001, du livre du général Aussaresse, Services spéciaux, Algérie 1955-1957 (éditions Perrin), où l’ex militaire avoue clairement avoir pendu Larbi Ben M’hidi dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, avec l’accord tacite et néanmoins exprimé de sa hiérarchie militaire.
Le 5 mars 2007, soit cinquante ans jour pour jour après les faits, Aussaresse accorde un entretien au journal français Le Monde où il relate les dernières heures du révolutionnaire, affirmant qu’il n’a pas été torturé et qu’il a même été traité avec égard par le Général Bigeard, colonel à cette époque.
Ce dernier avait tenté, durant de longues nuits d’échanges, de rallier Ben M’hidi à la France. S’avouant vaincu, Bigeard remet son prisonnier au Commandant O, à savoir Paul Aussares, le 3 mars, après avoir ordonné à un groupe de parachutistes de lui rendre les honneurs.
Le Commandant O est officiellement chargé de coordonner le travail des officiers de renseignements, de la police et de la justice durant la bataille d’Alger. C’est ainsi que le prisonnier est emmené de nuit, vers la Mitidja, à bord d’une jeep roulant à vive allure. Conduit dans une ferme désaffectée d’un colon extrémiste, on le fait attendre à l’écart, le temps de préparer sa mise à mort. Aussaresse est accompagné par cinq de ses hommes. On prépare la corde qui va enserrer le cou de l’un des plus grands noms de la révolution. Cette corde est glissée autour d’un tuyau de chauffage accroché au plafond. Un nœud coulant est noué et un tabouret posé en dessous…
Aussaresse précise que le prisonnier est introduit dans la pièce un peu après minuit. Il refuse le bandeau qu’un parachutiste tente de lui mettre. « C’est un ordre ! », réplique le préposé à la tâche. Ben M’Hidi réplique alors : « Je suis moi-même colonel de l’ALN (Armée de libération nationale), je sais ce que sont les ordres ! ». Aussaresse refuse la requête de Ben M’hidi. Ce dernier ne dira plus rien…
Lorsque le moment fatidique arrive, les bourreaux de Ben M’hidi s’y prendront à deux fois. A la première tentative, la corde casse. Le sort les narguait…une dernière fois.
Zineb Merzouk
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