Mourad GUERBAS, un chanteur à succès.

  

   Il est une icône de la chanson kabyle rythmée avec une voix douce et sensuelle. Mourad Guerbas a marqué son public avec son talent et sa présence. Ses musiques ne manquent jamais de faire vibrer ses fans. L’amour occupe une place très importante dans ses productions. Au grand bonheur de ses fans, Mourad Guerbas se produira au cabaret sauvage, le dimanche  1 er mars 2015 pour marquer ses dix de carrière, carrière entamée avec brio, et parcours embelli par une voix en or, une musique entreprenante et des paroles enchanteresses.

-Mourad, tu n’es plus à présenter !!! Mais on aimerait savoir un peu plus, fouiller un peu dans ton quotidien pour savoir comment étaient tes débuts dans la chanson 

 C’était  vers l’âge de 16 ans mais avant cela je dois dire que je suis issu d’une famille artistique ; j’ai quatre frères qui chantent et jouent de la guitare, mais ils ne se produisent qu’au niveau du village et des localités avoisinantes. Donc j’ai grandi dans cet environnement et je me suis retrouvé pratiquement avec une guitare entre les mains. Vers 11 ans, j’ai commencé par les admirer avec toute la famille qui écoutait surtout les anciens chanteurs;  puis vers 15-16 ans, je me suis intéressé plus. Là, mon instrument fétiche était le banjo avec lequel j’ai joué du chaâbi. A partir de là, j’accompagnais mes frères sur scène puis les autres groupe. A ce moment là, je reprenais les chansons de ccix El Hesnaoui, Matoub Lounes, Akli Yahyaten, Karim Tizouiar...

-Quel était ton premier album ?

C’était « ekker a tuzyint »  que j’ai enregistrée en 98. Mais avec la disparition tragique du chantre de l’amazighité et de la liberté Matoub Lounès ainsi que la conjoncture du moment, je ne l’ai sorti qu’en 2001. Malheureusement, l n’a pas eu l’impact escompté. Donc en 2005, j’ai sorti « je pense à toi » qui a fait un tabac et qui m’a propulsé en haut de l’affiche.

-Depuis 2005, c’est l’effervescence chez toi Mourad. Chaque année un nouvel album !

Effectivement je fais des textes et des musiques rythmées qui touchent le jeune public tout en respectant le style de la chanson kabyle ancienne, mais je ne délaisse pas les autres. J’ai composé entre autres une chanson pour les parents « faredj a rebbi faredj ».

-La chanson rythmée est-ce un choix ou une obligation ?

A l’époque, j’animais déjà seul des mariages et il fallait se forger dans le style de fête donc je dirais un choix et une obligation en même temps ; j’ai vu que le public était émerveillé à chacun de mes passages, je me suis employé à être à la hauteur de ses attentes afin d’assurer ma continuité sur la scène artistique.

 

-Quand tu composes une chanson, tu te fais plaisir à toi-même ou tu penses d’abord à ton public ?

Il y a des chansons que je fais spécialement pour moi car elles reflètent mon vécu et je les ressens profondément, mais il y en a d’autres, je me dis elles vont peut être plaire aux gens. Des fois elles plaisent, des fois non et ainsi va la vie. Mais je dirais que le dernier mot revient toujours à ce même public.

 

-Pourtant, le succès de ce genre de chansons est éphémère selon certains. Qu’en penses-tu ? 

Je dirais tout simplement et en toute humilité que j’ai dix de carrière et je suis toujours là. C’est la qualité de travail qui parle pour nous.

-A ton avis, qu’est-ce qui a fait que la chanson kabyle a changé de style et a fait un revirement ces derniers temps ? Est-ce à cause du « rai »ou tout simplement une suite logique par rapport aux jeunes qui demandent à être pris en considération quant à leurs choix musicaux et leurs préférences de goût ?

Pour faire face aux autres styles qui commençaient à se propager en kabylie, il a bien fallut se mettre à la page pour interpeller ces jeunes influencés et emportés loin de notre culture et de notre héritage musical.

-Quels thèmes abordes-tu ? 
Généralement, des thèmes d’amour et de société comme « Patience a la3mar », le chômage ainsi que tamurt ; un hommage à Matoub Lounès dernièrement, d’autres à ccix El Hasnaoui, Slimane Azem et Hnifa avec « taqbaylit »

 -Imagine, tu es au volant de ta voiture. Un thème, une idée, une rime te vient. Comment fais-tu pour ne pas l’oublier ?
Je me gare de suite et j’enregistre sur mon I phone. Je peux être où je veux, c’est la meilleure solution que j’ai trouvée     pour sauvegarder l’air et le travailler plus tard.

 -As-tu fais des duos ?
J’en ai fait plusieurs ; à chaque fois que la chanson nécessite la présence d’une autre personne. Par exemple, un avec Makhlouf où on a traité le thème de l’émigration d’une autre manière mais la chanson n’a pas eu de succès comme les autres.

 -Quels sont tes projets ?  

D’abord, le gala du 1 er mars 2015 au cabaret sauvage pour mes dix ans de carrière et à cette occasion, j’invite mes fans et mon public à venir nombreux. En parallèle, je prépare un coffret (dont un double album et un clip) qui sortira début mars. Dans cet album de 2015, je rends un vibrant hommage à ma mère décédée en 2014 et c'est à cause de cela que je n'ai rien fait l'année dernière. Puis, un gala le 8 mars à Akbou pour célébrer la journée de la femme. En juin, je serai aux USA et pour la 7ème fois au Canada. A citer aussi les mariages et les autres sollicitations, un peu partout, en Algérie et en France.

-Ton dernier mot ?

Je dis merci à votre équipe. A très bientôt à mon public qui m’aime et me suit. Je donnerais des nouvelles de mon parcours plus tard.    

interview réalisée par: Farida LARIBI.