mardi 10 février 2015

Ali Benouari: Des algériens détiendraient une fortune de 200 milliards à l'étranger !

Lisez bien ces chiffres astronomiques de corruption en Algérie! Ce n'est pas une imagination, mais une lecture et une déclaration qui émane d'un homme bien placé pour le savoir!

Ali Benouari. Ex-ministre délégué au Trésor et ancien dirigeant de banque en Suisse

"Les révélations sur les fortunes algériennes qui sont contenues dans des comptes de la HSBC à Genève ne m’étonnent pas, étant donné qu’il est de notoriété publique que ces fortunes seraient beaucoup plus importantes que ce que l’on pense. L’évasion fiscale, tant à l’intérieur du pays que vers l’extérieur, est à la mesure de la corruption dans les marchés publics, mais aussi à la mesure du marché informel qui représente 50% du produit intérieur brut. L’argent qui est à l’étranger provient des pots-de-vin et de la surfacturation essentiellement.

 
Les estimations des fonds placés à l’étranger, liés à la corruption et à la surfacturation, dépasseraient les 100 milliards de dollars depuis le début des années 2000, tandis que les fortunes algériennes établies à l’étranger seraient de près de 200 milliards de dollars. Ce phénomène allait en augmentant, favorisé essentiellement par les montants importants investis dans les marchés publics et par les années du pétrole cher. C’est un scandale dont on n’a pas fini de parler.


Il faut toujours que ce soit l’étranger qui révèle des informations sur nos scandales, tout comme, rappelons-le, l’affaire Sonatrach. Il est fort à parier que les futures informations viendront de l’étranger. Le scandale de la HSBC est un dossier ouvert et, probablement, connaîtra des suites.

Mais ce ne sont pas les Américains et les Européens qui vont se battre pour dévoiler les fortunes algériennes impliquées dans cette affaire. Car il faut que le pays concerné demande à la Suisse ou à un autre paradis fiscal un échange d’informations sur la liste des fortunes qui ont échappé à son fisc. Visiblement, du coté algérien, la volonté n’y est pas. Des pays comme la Suisse sont tous disposés à coopérer, mais encore faut-il que l’Algérie l’exige."

 

L’affaire HSBC n’est que la partie visible de l’iceberg, car il faut savoir qu’il y a environ 500 banques en Suisse. L’affaire HSBC a éclaté parce que des listings ont été remis. Les fuites concernent 100 000 clients de HSBC. Mais il n’y a pas que la Suisse qui détienne ce genre de fortunes, il y a aussi, par exemple, Dubaï, Malte, Singapour….

La surfacturation, les pots-de-vin et l’évasion fiscale sont un sport national en Algérie. Il y a trois sources d’évasion fiscale de l’Algérie vers l’étranger ; celle qui vient du marché noir, la surfacturation des produits importés et les pots-de-vin. Le plus étrange est que nous avons beaucoup d’hommes d’affaires algériens qui ont des comptes bancaires à l’étranger, mais qui ne sont points inquiétés car le fisc algérien ne leur demande jamais la déclaration de leurs biens placés à l’étranger.

Extrait de l'interview accordée à El Watan du 10 février 2015

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