Des chercheurs américains ont découvert des molécules capables de tuer spécifiquement les cellules qui résistent aux chimiothérapies et sont à l'origine des métastases.
Cet article est extrait du magazine Sciences et Avenir n°816, en vente en mars 2015. Le magazine est également disponible à l'achat en version numérique via l'encadré ci-dessous.
BBI608. Il s’agit peut-être de la
prochaine révolution dans le domaine de la lutte contre le cancer. Des
chercheurs américains ont découvert de petites molécules capables de
tuer spécifiquement les cellules souches tumorales, celles qui résistent
aux chimiothérapies et aux rayons X, disséminant des métastases dans le
corps. Cette stratégie, qui peut se révéler cruciale quand on sait que
cette maladie tue le plus souvent par ses récidives, offre "l’une des perspectives les plus prometteuses dans son traitement", souligne Christophe Ginestier, chercheur au Centre de recherche en cancérologie de Marseille.
La molécule bloquerait l'apparition de métastases
Ainsi des médecins de la société Boston Biomedical
ont identifié une molécule, le BBI608, qui bloque le développement
des cellules souches d’une dizaine de cancers différents tout en
épargnant celles qui régénèrent le sang. Aucun agent de
chimiothérapie n’avait pu jusqu’ici entraver la prolifération de ces
cellules. Sans toxicité apparente, le BBI608 a bloqué l’apparition de
métastases dans deux modèles de cancer chez la souris.
Ces résultats très encourageants ont incité la société à
engager plusieurs essais cliniques préliminaires chez des patients
atteints de diverses tumeurs incurables. Là encore, des exemples
surprenants de régression de la maladie ont été obtenus après traitement
avec le BBI608 et un agent de chimiothérapie.
Une étude clinique à plus vaste échelle sur le cancer colorectal
avancé est en cours pour vérifier cet effet. S’il reste de nombreuses
étapes avant la commercialisation de nouveaux inhibiteurs de
cellules souches, des patients diabétiques traités par un
hypoglycémiant courant, la metformine, semblent déjà bénéficier de cette
nouvelle approche. Lorsqu’ils sont atteints de certains cancers, ils
présentent un taux de récidive plus faible, probablement dû au fait que
la metformine apparaît également toxique pour les cellules souches de la
tumeur.
Source: sciencesetavenir.fr
Par Pierre Kaldy
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