samedi 25 avril 2015

Mohamed Sahraoui: Un patriote qui nous quitte!

Il s'appellait Mohamed Sahraoui. Au village il est connu sous le nom de Moh U Rezki Hend U L'hadj. Il est du village Ait Said, connu communément par le village Mayache dans la commune de Mizrana, région de Tigzirt, située à une trentaine de km au nord de la ville de Tizi Ouzou en Kabylie.

Après une lutte contre une maladie sévère et pesante, il a rendu l'âme dans la matinée de samedi le 25 avril 2015 à l'âge de de 73 ans.

Il était un patriote convaincu qui assume avec humilité son nationalisme qui il avait certainement acquis depuis son jeune âge, depuis la guerre d'Algérie.

Il était un habitant du village bien dans sa peau. Il était stoïque, énergique et de large sourires précèdent toutes discussion.
L'histoire a retenue qu'il était l'un des premiers patriotes au village, dans toute la région et dans toute l'Algérie à avoir prit clairement position lors du déclenchement du terrorisme au début des années 1990.

Cette conjoncture était si difficile. Il faudra avoir un courage de montagne pour oser prendre position, prendre les armes et organiser des groupes armées secrets pour faire face à la déferlante vague du terrorisme islamiste.

En plus de sa personne, il avait également mobilisé ses proches et les membres de sa famille.
Ils étaient à peine une dizaine de personnes à former le premier noyau de résistance au village. Ce noyau va devenir par la suite toute une armée formée par des centaines d'hommes armés et déterminés à défendre l'honneur du village, de la région et sauver la république d'un effondrement avéré.

Moh U Rezki était aussi un ancien militaire de carrière. Il avait évolué dans les célèbres rangs de l'armée des gardes républicains. En plus du militaire, il était aussi spécialisé dans la musique et l’interprétation des musique de la garde républicaine, notamment des chants patriotiques et de l'hymne national.

 
 "Que Dieu ait son âme. On a discuté il y a quelques semaines . Une tristesse nous étreint. C'est un homme qui a passé de longues années à la garde républicaine et il savait siffloter la plupart des hymnes de la plupart des pays . Qui ne souvient aussi de sa trompette lors des soirées au village ? Je sais aussi qu'il a gardé un souvenir d'un voyage en Iran ou Boumediene s’était rendu vers 73 ou 74 . il parlait des fastes de la mythique ville de Persépolis . Je sais aussi que le 19 juin 1977, il était au stade du 5 JUILLET pour la finale JSK NAHD . Il racontait que chaque fois que le ballon notamment vers la fin du match se retrouvait entre les jambes des éléments de la garde républicaine , il se faisait un malin plaisir à le repousser loin derrière pour perdre quelques secondes" nous témoigne Rachid Hamoudi

Au village, il se montrait toujours modeste et aimait se fondre parmi ses confrères. Il était d'un abord facile, affectueux et parfois discret. Mais il s'affiche dès qu'on a besoin de lui.

Kabyle et algérien convaincu, en plus de ses activités au profit du village et de la nation, il était aussi un pieux, un fidèle et un habitué de la mosquée du village. Il pratiquait sa croyance en toute laïcité comme un vrai kabyle.

En plus de son islam bien assumé, Da Moh était un homme qui aimait la vie, qui aimait le contact et qui se portait volontaire dans toute action d'intérêt général, pour porter les valeurs du village et de la république. Il était un patriote de poids qui a vécu dans la modestie et mort dans la modestie.

Felas yaafu rebbi!

Mourad Hammami

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