Interview avec Hamid Aït Saïd. Maire d’Iferhounene (Tizi Ouzou)
«Tous les moyens sont déployés pour paralyser la dynamique de développement»
- Quelles sont les difficultés rencontrées sur le terrain pour la réalisation des projets locaux ?
Les blocages liés au développement économique et social ne datent pas d’aujourd’hui. Depuis l’avènement des assemblées qui échappent au contrôle du parti unique, tous les moyens sont déployés pour provoquer la paralysie d’une dynamique de développement annoncée. Quelques exemples suffisent pour illustrer cet état de fait. A l’insignifiance des enveloppes allouées dans le cadre des PCD, s’ajoutent les retards dans l’octroi des décisions.
Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’une autre trouvaille du pouvoir central réduit encore davantage la marge de manœuvre des P/APC, l’arrivée des contrôleurs financiers chargés de bloquer les quelques miettes qu’on veut bien céder aux communes tombe comme un goulot d’étranglement, étouffant tout espoir de développement.
Quant aux «sommes faramineuses» attribuées dans le cadre sectoriel que le pouvoir central d’Alger nous chante à longueur de journée à travers ses médias et ses relais, elles ne constituent pour nous et pour la population que nous représentons que de la poudre aux yeux. Sinon, comment expliquer qu’un petit programme de 20 logements sociaux inscrit en 2000 au bénéfice de la commune d’Iferhounene n’est toujours pas achevé 15 ans après ? Plus grave encore, 24 logements du programme APC/CNEP de l’année 1993 dans la même commune restent en souffrance à ce jour.
Il y a lieu de rappeler, concernant ce dernier point, qu’en 2008, moi-même en tant que maire d’Iferhounene et des députés de mon parti RCD avions interpellé le wali et le ministre de l’habitat. Ce dernier avait fini par dédommager la CNEP. Mais, malheureusement, et pour des raisons inavouées, ces logements restent à l’état d’abandon. Vous me direz que faute de pouvoir loger les citoyens, ces habitations servent de nids pour les pigeons.
Toujours dans le même sillage, bien que nous ayons fait le nécessaire à notre niveau en dégageant une assiette de terrain, une unité des pompiers affectée à Maâtkas en 2004, puis réaffectée à Iferhounene en 2010, n’a toujours pas vu le jour. C’est dire que dans notre pays ce que l’on vous donne de la main droite, on vous l’enlève de la main gauche. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que quand on veut, on peut. Et pour preuve, la réalisation d’une brigade de gendarmerie dont le volume physique et financier représente 3 fois celui du programme des 20 logements cité plus haut n’a nécessité que 3 ans pour l’achèvement des travaux.
Il est vrai que cela est destiné à accueillir un corps de sécurité, et qu’on ne vienne pas alors nous ressasser les éternels arguments fallacieux qui consistent à évoquer le relief montagneux de la commune, son éloignement, le manque de matériaux de construction… Voilà les véritables questions que se posent nos citoyens.
- Justement, où en est le raccordement des populations au gaz de ville ?
On dit en kabyle «Ur d smekthayagoujilaf i metawen» (Ne donnez surtout pas à l’orphelin l’occasion de pleurer davantage). 53 ans après l’indépendance de notre pays, la majorité des villages de Kabylie ne sont toujours pas raccordés au gaz de ville, même si, il faut le souligner, ma commune tend vers les 100%. Ces montagnes de Kabylie qui ont tant donné pour la libération de l’Algérie, qui ont refusé la paix des braves, qui ont porté la Révolution dans les quatre coins du pays ne méritent certainement pas ce mépris affiché et assumé par les tenants du pouvoir central.
- Votre localité continue-t-elle à subir les conséquences des événements qu’a connus la région en 2001 ?
Voilà encore un fallacieux argument que le régime évoque pour justifier son ostracisme et son anti-kabylisme. La mise en quarantaine de notre région ne remonte pas à 2001. Depuis l’époque de Ben Bella, la haine du Kabyle a de tout temps été le ciment des dirigeants qui se sont succédé.
- Qu’en est-il de la relation avec l’administration ?
Permettez-moi de vous dire que je ne mets pas tous les responsables de l’administration algérienne dans le même sac. Pour paraphraser Saïd Sadi, je dirais qu’ils sont comme le cholestérol, il y a du bon et du mauvais.
Les blocages liés au développement économique et social ne datent pas d’aujourd’hui. Depuis l’avènement des assemblées qui échappent au contrôle du parti unique, tous les moyens sont déployés pour provoquer la paralysie d’une dynamique de développement annoncée. Quelques exemples suffisent pour illustrer cet état de fait. A l’insignifiance des enveloppes allouées dans le cadre des PCD, s’ajoutent les retards dans l’octroi des décisions.
Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’une autre trouvaille du pouvoir central réduit encore davantage la marge de manœuvre des P/APC, l’arrivée des contrôleurs financiers chargés de bloquer les quelques miettes qu’on veut bien céder aux communes tombe comme un goulot d’étranglement, étouffant tout espoir de développement.
Quant aux «sommes faramineuses» attribuées dans le cadre sectoriel que le pouvoir central d’Alger nous chante à longueur de journée à travers ses médias et ses relais, elles ne constituent pour nous et pour la population que nous représentons que de la poudre aux yeux. Sinon, comment expliquer qu’un petit programme de 20 logements sociaux inscrit en 2000 au bénéfice de la commune d’Iferhounene n’est toujours pas achevé 15 ans après ? Plus grave encore, 24 logements du programme APC/CNEP de l’année 1993 dans la même commune restent en souffrance à ce jour.
Il y a lieu de rappeler, concernant ce dernier point, qu’en 2008, moi-même en tant que maire d’Iferhounene et des députés de mon parti RCD avions interpellé le wali et le ministre de l’habitat. Ce dernier avait fini par dédommager la CNEP. Mais, malheureusement, et pour des raisons inavouées, ces logements restent à l’état d’abandon. Vous me direz que faute de pouvoir loger les citoyens, ces habitations servent de nids pour les pigeons.
Toujours dans le même sillage, bien que nous ayons fait le nécessaire à notre niveau en dégageant une assiette de terrain, une unité des pompiers affectée à Maâtkas en 2004, puis réaffectée à Iferhounene en 2010, n’a toujours pas vu le jour. C’est dire que dans notre pays ce que l’on vous donne de la main droite, on vous l’enlève de la main gauche. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que quand on veut, on peut. Et pour preuve, la réalisation d’une brigade de gendarmerie dont le volume physique et financier représente 3 fois celui du programme des 20 logements cité plus haut n’a nécessité que 3 ans pour l’achèvement des travaux.
Il est vrai que cela est destiné à accueillir un corps de sécurité, et qu’on ne vienne pas alors nous ressasser les éternels arguments fallacieux qui consistent à évoquer le relief montagneux de la commune, son éloignement, le manque de matériaux de construction… Voilà les véritables questions que se posent nos citoyens.
- Justement, où en est le raccordement des populations au gaz de ville ?
On dit en kabyle «Ur d smekthayagoujilaf i metawen» (Ne donnez surtout pas à l’orphelin l’occasion de pleurer davantage). 53 ans après l’indépendance de notre pays, la majorité des villages de Kabylie ne sont toujours pas raccordés au gaz de ville, même si, il faut le souligner, ma commune tend vers les 100%. Ces montagnes de Kabylie qui ont tant donné pour la libération de l’Algérie, qui ont refusé la paix des braves, qui ont porté la Révolution dans les quatre coins du pays ne méritent certainement pas ce mépris affiché et assumé par les tenants du pouvoir central.
- Votre localité continue-t-elle à subir les conséquences des événements qu’a connus la région en 2001 ?
Voilà encore un fallacieux argument que le régime évoque pour justifier son ostracisme et son anti-kabylisme. La mise en quarantaine de notre région ne remonte pas à 2001. Depuis l’époque de Ben Bella, la haine du Kabyle a de tout temps été le ciment des dirigeants qui se sont succédé.
- Qu’en est-il de la relation avec l’administration ?
Permettez-moi de vous dire que je ne mets pas tous les responsables de l’administration algérienne dans le même sac. Pour paraphraser Saïd Sadi, je dirais qu’ils sont comme le cholestérol, il y a du bon et du mauvais.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire