Le chaos règne dans le centre d'Ankara. Au moins 30 personnes ont été tuées et 126 blessées lors de la double explosion survenue samedi devant la la principale gare ferroviaire de la capitale turque avant un rassemblement pour la paix organisé par l'opposition de gauche, a annoncé le ministère turc de l'Intérieur. Les premières images d'agences et médias locaux montrent de nombreux corps ensanglantés qui jonchent les lieux du rassemblement.
D'après de nombreux témoins sur place, les deux explosions se sont produites à quelques secondes d'intervalle peu après 10h00 (07h00 GMT) alors que les participants à une «marche pour la paix» commençaient à se rassembler. Une manifestation pour dénoncer la reprise des violences dans le sud-est du pays à l'appel de syndicats, d'associations de la société civile et de partis politiques de gauche dont le principal parti prokurde du pays, le Parti démocratique des peuples (HDP)
Le rassemblement en faveur de la paix était initialement prévu dans l'après-midi sur le site de l'explosion. «On a entendu une grosse et une petite explosion et il y a eu un gros mouvement de panique, ensuite nous avons vu des corps qui jonchaient l'esplanade de la gare», a déclaré Ahmet Onen, un retraité de 52 ans qui quittait les lieux avec sa femme. «Une manifestation destinée à promouvoir la paix a été transformée en massacre, je ne comprends pas», a-t-il ajouté.
En marge de cette double explosion, la police turque a tiré des coups de feu en l'air pour disperser des manifestants en colère qui tentaient de s'approcher des abords de la gare d'Ankara. Ces derniers criaient «policiers assassins» lorsqu'ils ont été repoussés par les forces de l'ordre.
«Un attentat terroriste»
Alors que le Premier ministre turc, Ahmet Davutoğlu, doit tenir une réunion à la mi-journée avec les membres de son conseil de sécurité intérieure, des responsables gouvernementaux évoquent un «attentat terroriste» et enquêtent sur la piste d'un attentat suicide. «Nous tentons de déterminer les causes de l'explosion et nous rendrons publiques les résultats de notre enquête le plus vite possible», a déclaré une source gouvernementale qui s'exprimait sous couvert d'anonymat.
Cette double explosion intervient près de trois mois après un attentat suicide, attribué au groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui avait fait 32 morts parmi des militants de la cause prokurde. Dans la foulée de cette explosion, de violents affrontements ont repris entre l'armée turque et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), faisant voler en éclats un fragile cessez-le-feu qui tenait depuis mars 2013.
Source: le Figaro
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