Moins d’un mois après sa première conférence de presse en tant que Secrétaire général par intérim du RND, Ahmed Ouyahia s’exprime de nouveau. Ce mardi, il a accordé un long entretien au journal arabophone Echourouk.
Le patron du RND livre ses jugements,
défend une nouvelle fois Saïd Bouteflika, se montre virulent envers
l’opposition et analyse les failles dans la gestion de la communication
officielle. L’homme qui a déjà occupé le poste de Premier ministre tire
également la sonnette d’alarme et avertit que la situation, notamment
économique, n’est pas bonne.
Bouteflika et sa famille
Pour défendre la famille du Président,
notamment son frère Saïd, Ahmed Ouyahia utilise « une expression de
rue ». « Certains ouvrent grand leur gueule contre le Président et sa
famille, et pour être précis, contre son frère Saïd », dit-il. Selon
Ouyahia, Saïd Bouteflika est victime « d’une campagne de
dénigrement dirigée jour et nuit dans le but d’égratigner sa
réputation et celle de cette bonne famille ».
Flou et silence de l’appareil de L’État
Sans aller jusqu’à critiquer
ouvertement la communication officielle, Ahmed
Ouyahia reconnait néanmoins que des questions méritent d’être
clarifiées. Une critique qui prend la forme d’un reproche
au gouvernement. Pour lui, des réponses s’imposent notamment pour
mettre fin aux polémiques sur l’austérité.
« De quel austérité parlent-ils
lorsque, et malgré la baisse sensible des revenus pétroliers, le
prix de la baguette n’a pas changé depuis 1995 ? Lorsque le carburant
que nous importons est subventionné, sans parler des aides sociales ?
Est-ce que tous ces points ne méritent pas d’être clarifiés pour les
citoyens ? », s’interroge-t-il.
Ouyahia se dit prêt à détailler « au
centime près » comment ont été déboursés « les 650 milliards de dollars »
mobilisés dans le cadre des plans de développement quinquennaux lancés
par le Président depuis son retour au pouvoir.
Ahmed Ouyahia estime que la situation
économique n’inspire pas des inquiétudes similaires à celle de 1986, et
ce grâce aux choix « sages » du président Bouteflika. « Nous avons du
potentiel, mais le virage que nous négocions est difficile », a-t-il
averti.
Rencontre avec Saâdani
Ahmed Ouyahia est convaincu que son
projet de créer une alliance composée de quatre partis proches du
pouvoir peut aboutir. D’ailleurs, il a annoncé son intention de
rencontrer Amar Saâdani après l’Aïd-el-Fitr. « Le Secrétaire général
du FLN n’a pas rejeté le principe de créer un front. Mais il
a émis des réserves sur les positions de jeu », a-t-il illustré. Il
estime que des interprétations ont été données par la presse à la
sortie de Saâdani. Une presse qui, « faute de matière », évoques des
différends qui n’existent pas, selon lui.
Tibhirine et Daech
Pour Ahmed Ouyahia, l’enjeu sécuritaire
est prioritaire. « L’Algérie n’est pas à l’abri du risque Daech au vu
de l’instabilité qui prévaut à ses frontières », a-t-il expliqué.
Ouyahia estime que l’Algérie est doublement visée : la menace terroriste
mais aussi à cause de ses position de principes, notamment « le refus
d’accueillir des bases militaires sur son territoire et le rejet de
prendre part à des actions militaires en dehors de ses frontières ».
Concernant l’affaire des moines de
Tibhirine, après avoir qualifié la position des autorités françaises
« de respectables », il souligne que la polémique est alimentée par ceux
« qui rejettent l’idée de l’Algérie indépendante ».
Révision de la Constitution
Le Secrétaire général du RND, même s’il
reconnait « l’importance suprême » de la révision de la Constitution,
estime que le projet ne revêt pas « un caractère urgent ». Pour Ouyahia,
« tant que la présidence n’a pas publié un communiqué pour annoncer la
programmation du projet portant révision de la Constitution, cela veut
dire qu’il n’y a rien de concret ». Ouyahia affirme toutefois que le
projet du Président est maintenu et sera dévoilé, sans fournir d’autres
détails.
Source TSA
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