Par Mourad HAMMAMI
Algérie: Une indépendance ratée, que Dieu nous préserve du pire!
Pour expliquer le malaise de l'Algérie aux jeunes lors des différentes
conférences je leur déclare avec pédagogie: "Il faut que vous sachiez
qu'entre ceux qui ont libéré le pays et ceux qui ont hérité de l'Algérie existe
une grande différence! Un véritable révolutionnaire aime réellement son pays et
ne peut pas lui faire du mal comme le font ceux qui sont au pouvoir depuis aout
1962, soit juste un mois après l’indépendance".
On dit souvent que l'Algérie est un pays jeune, mais en réalité cette année
il boucle son 53e anniversaire, ce qui est beaucoup pour un pays comme
l'Algérie pour se développer. On dit que l'Algérie est un pays de jeune. Oui il
est vrai que la majorité du peuple sont des jeunes, mais vivent toujours sous
l'emprise, sous la domination et sous le paternalisme étouffant d'une
génération très vieilles. La génération des années 1930 et des années 1940 est
toujours aux commandes. Le vice ministre de la défense en a 80 ans, le
ministre de la jeunesse plus de 70 ans, Bouteflika le président en a 75 ans, le
président de l'APN en a plus de 70 ans.....Pays de jeunes dites-vous?
Pour expliquer le malaise de l'Algérie aux jeune lors des différentes
conférences je leur déclare avec pédagogie: "Il faut que vous sachiez
qu'entre ceux qui ont libéré le pays et ceux qui ont hérité de l'Algérie existe
une grande différence! Un véritable révolutionnaire aime réellement son pays et
ne peut pas lui faire du mal comme le font ceux qui sont au pouvoir depuis aout
1962, soit juste un mois après l’indépendance".
L’Algérie indépendante était victime d'un double coup d’État. Le
premier a eu lieu en aout 1962, soit juste un mois après la proclamation
officielle de l'indépendance, lors duquel l'armée des frontières avait envahit
le pays et a massacré l'armée de l'intérieur qui a libéré le pays. C'est ainsi
que l'Algérie a été confisqué. Comme réplique, Ait Ahmed et plusieurs autres
chefs révolutionnaires ont crée le Front des forces socialistes -FFS- pour
résister à ce putsch. La résistance a été réprimée dans le sang avec un bilan
macabre de plus de 400 morts et des milliers des blessés.
Le 19 juin 1965, un autre coup d'Etat a été perpétré par Houari Boumediene
du vrai nom Mohamed Boukharouba. Il avait renversé le régime de Ben Bella pour
instaurer une terrible dictature stalinienne en Algérie. c'était le coup de
grâce porté contre la malheureuse Algérie.
La dernière voix de contestation contre ces dérives très graves a été
anéanti lors de l'assassinat en Allemagne de Krim Belkacem, le père de la
révolution, chef de la wilaya 3, au maquis depuis 1949 et ayant été négociateur
à Evian et signataire de l'acte de naissance de l'Algérie indépendante.
Le régime en place pour se maintenir et entretenir son imposture s'adonne à
toutes les manipulations imaginées. Pour brouiller les cartes, on a
décidé de greffer à l'Algérie une identité qui n'est pas la sienne. C'est ainsi
qu'ils sont lancé une politique d'arabisation et d'islamisme irrationnelle.
L'Algérie se noyait ainsi dans le ridicule en s'affichant avec excès de zèle
comme des arabes plus que les arabes et comme des musulmans plus que l'islam
lui-même.
Cette stratégie ravageuse va porter bientôt ses fruits amers et destructifs.
L’école algérienne a été détruit définitivement à partir des réformes
imposée dans l'éducation en 1976. C’est ainsi qu'on a basculé de l'école élémentaire
à l'école fondamentale, qui au lieu de
forme des citoyens, forme des militants, des gens dépourvues de lucidité et
d'esprit de rationalité et de liberté.
Lors du soulèvement populaire en octobre 1988, l'Algérie a été contraint de
passer du régime unique vers un multipartisme et une démocratie de façade. Mais
un autre germe plus destructif est déjà dans les fruits. Grâce au lit qui leur
été bien préparé avec l'arabisation et la manipulation de la religion, les
islamistes ont su comment détourner l'ouverture démocratique à leur profit. Le
choc était brutal. C’est la guerre civile. La facture macabre était de plus de
200.000 morts.
L’écrasante majorité des gens ayant prit le maquis contre l’Algérie étaient
ceux issus de l’école fondamentale instaurée depuis 1976
Le pouvoir fait appelle à l'idéologie du panarabisme et de l'islamisme pour
contrecarrer particulièrement la Kabylie car elle est la région légitime de
l'Algérie et à elle seule avait supporté plus de 50% du poids et des sacrifices
pour libérer le pays.
Le pouvoir jouait sans cesse avec le feu au point où durant cette période
des années du terrorisme, l'Algérie à faillit se disloquer et disparaitre à
jamais. Évidemment ce n’est pas le faux FLN qui l'a sauvé. Il s'est même allié
avec les islamistes et organisait des réunions d'opposition à l’étranger
notamment à Rome.
Une autres fois c'est de la Kabylie que provient le sursaut d'orgueil pour
sauver l'Algérie. Au moment où l'Algérie allait sombrer, des résistances armées
au terrorisme ont été enclenchées et l'histoire retient des noms des villages
comme Igoudjdal à Azeffoun, Attouche à Makouda et Ait Said à Mizrana Tigzirt.
Depuis la peur a changé de camps et l'Algérie est sauvée d'un naufrage
certain.
Mais depuis l'assassinat lâche du président Boudiaf, la démission du
président Zeroual et l'arrivée de Bouteflika, l'Algérie sombre de nouveau dans
une zone de turbulences très dangereuses menaçant son existence.
La leçon n'a jamais été apprise. L’Algérie se penche de nouveau vers les
idéologies panarabisme et d'islamisme pour le maintient du système.
Tout ce qui a été chassé par la porte, revient par la fenêtre. Les victimes
des années du terrorisme se retourneront dans leurs tombes.
Bouteflika en fin manipulateur a su comment ressusciter ces maux éliminés
pour les ériger en moyens de chantage, de division et de manipulation.
Plus grave encore, Bouteflika était un artisan clef lors des doubles coups
d'Etat de l'été 1962 et de juin 1965.
En 2009, il viole la constitution qui limite le nombre des mandats
présidentiels et ouvre toute un boulevard pour la déliquescence de l’État.
Bouteflika vidé l'Algérie de toutes ses valeurs politique. Avant nous
avons l'autoritarisme ou la dictature, mais il existe un minimum de dignité et
d’honnêteté politique.
Depuis ce nouveau coup, l'Algérie est dans une zone à risque. des Begarres,
des illettrés, des hommes d'affaires ayant bâti leur fortune dans l'ombre
d'appartenance au système, envahissent la vie politique. Le FLN allié des
islamistes a été ressuscité pour devenir synonyme de la débandade, de la
corruption, du truquage massif des élections.
Toute voix contestataire est vivement étouffée et diabolisée. Le moral du
simple algérien conscient est plus que bas.
Plus de place pour les patriote. Ce sont les patriotards qui sont aux devant
de la scène. l’intelligence et le vrai amour de la patrie sont ridiculisés et
diabolisés. l'impunité règne au grand jours et l'Algérie se développe à deux
vitesses.
Les opportunistes chantent comme de vulgaires patriotards que Bouteflika a
apporté la richesse et le développement pour l'Algérie. Ce qui est évidemment
très faux.
Bouteflika est arrivé dans une très bonne conjoncture marquée par la montée
impressionnante des prix du pétrole due aux mutations dans les équilibres de l’économie
mondiale, notamment par la naissance de pays émergeants connu sous l’appellation
des BRIC.
Mais aussi Bouteflika est le récolteur des investissements et des efforts de
ses prédécesseurs, notamment le président Zeroual qui a vaincu le terrorisme et
l’islamisme, mais aussi par des investissements de base à l’exemple de la
multiplication de la production pétrolière passant de 700.000 baril/jour à plus
de 1400 barils /jour.
Avant l’arrivée de Bouteflika, l’Algérie avait une rente pétrolière de 15 milliards
de dollars. Elle est répartie ainsi : 7 MD $ pour payement des services de
dettes, 5 milliards pour les équipements et 3 milliards pour l’alimentation.
De nos jours l’Algérie fait entrer plus de 100 milliards de dollars par
année avec zéro dette. Elle détient une réserve de change de plus de 200
milliards de dollars. Mais cet argent est très mal géré. Il s’évapore dans la
politique du populisme, de blanchiment d’argent et d’achat de la paix sociale à
travers des actions immédiates, et insensées économiquement parlant.
Selon certains observateurs, l’on estime à 200 milliards de dollars l’argent
détourné sous le règne de Bouteflika.
Le pauvre citoyen qui bénéficient de quelques goutes de cette richesse
incroyable, veut croire que Bouteflika lui a
beaucoup donné. Oui il l’est car il ignore ce qui normalement doit lui
revenir comme part de cette manne financière. Il est aveuglé par ce misérable
logement sans commodités, dont il a bénéficié ou cette voiture qu’il vient d’acheter
par crédit mais par laquelle il ne trouve pas d’espace dans les routes pour
circuler ou bien par ces prêts généreux à travers l’ANSEJ ou la CNAC ou l’ONDEE,
qui sont à vrai dire des pièges et de la poudres aux yeux. De l’autre coté de l’Algérie,
on continu de détourner des millions de dollars sous le ciel de l’impunité. On continue
à se soigner à l’étranger, dont le président car il n ya pas d’hôpitaux en
Algérie. Les jeunes toujours continuent à avoir comme première préoccupation l’obtention
de visa et fuir le pays. Certains font même des démarches de prêts et avec cet
argent, ils prennent le chemin de l’exile.
Au-delà du plan économique, c’est le plan politique et idéologique qui fait
très peur. L’Algérie s’est presque totalement arabisée. Les idéologies
destructrices évoluent mieux en Algérie que les autres. Le panarabisme et l’islamisme
sont enracinés dans la société. C’est la loi du tout religieux. Des fanatiques belliqueux
montent au créneau en toute impunité. De plus en plus d’espace leurs sont
ouvert généreusement et évoluent en douceur sous l’œil indulgente de l’Etat. Le
clan panarabisme et islamiste de ce pouvoir prend de plus en plus de l’altitude.
Ce sont des signes très inquiétant. Après avoir fait le lit pour le islamistes
après 1980, voilà un autres lit est entrain de se faire pour les idéologies les
plus destructives des peuples, à l’exemple d’Al Qaida et du Daech.
Malheureusement l’Algérie risque de basculer au moindre mouvement. La
nouvelle génération formée dans l’obscurantisme et la politique suicidaire de
ce système risque d’adhérer à la monder occasion
à cette conquête expansive de l’Etat islamique du Daech.
Il est impossible presque pour l’opposition démocratique d’accéder au pouvoir
vu que le système a tout verrouillé, donc
c’est au sein du système que nous aurons l’espoir et le rêve de choisir entre
le mauvais, le moins mauvais et le pire.
Le seul espoir qui nous reste est la fin la plus proche du règne de
Bouteflika et que le clan le moins mauvais de ce système politique fasse un sursaut
d’orgueil pour sauver l’Algérie. Il faut faire sortir comme président un homme
sûr, républicain, rationnel réaliste ayant le courage d’attaquer frontalement le
mal de l’Algérie dans sa racine, en réformant l’école sérieusement, en contrôlant
la gestion de la religion, en instaurant une justice et en s’ouvrant vers le
monde qui avance.
Que Dieu nous préserve du pire!.
Gloire à nos martyrs
Vive notre Algérie à nous, la vraie!
Mourad Hammami